Les cloches de l'église Sainte-Famille

  • Clochers de l'église Sainte-Famille

  • Représentation de la Sainte Famille. ©William Lacasse.

    Représentation de la Sainte Famille. ©William Lacasse

  • Image d'une clocher sud. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

    Image d'une clocher sud. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

  • Bas-relief de la Sainte Famille sur la cloche. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

    Bas-relief de la Sainte Famille sur la cloche. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

  • Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

    Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

  • Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

    Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

  • Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

    Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

  • Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

    Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

  • Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

    Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

  • Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

    Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

  • Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

    Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

  • Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

    Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

  • Relief sur la cloche représentant le sacré coeur. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault

    Relief sur la cloche représentant le sacré coeur. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

  • Relief sur la cloche représentant le Pape Benoît XV. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

    Relief sur la cloche représentant le Pape Benoît XV. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

  • Coucher de soleil sur la façade de l'église. Gracieuseté de Henri-Paul Thibaut.

    Coucher de soleil sur la façade de l'église. Gracieuseté de Henri-Paul Thibaut.

  • Clochers de l'église Sainte-Famille

  • Représentation de la Sainte Famille. ©William Lacasse.

    Représentation de la Sainte Famille. ©William Lacasse

  • Image d'une clocher sud. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

    Image d'une clocher sud. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

  • Bas-relief de la Sainte Famille sur la cloche. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

    Bas-relief de la Sainte Famille sur la cloche. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

  • Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

    Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

  • Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

    Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

  • Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

    Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

  • Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

    Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

  • Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

    Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

  • Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

    Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

  • Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

    Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

  • Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

    Inscriptions sur la cloches centrales. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

  • Relief sur la cloche représentant le sacré coeur. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault

    Relief sur la cloche représentant le sacré coeur. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

  • Relief sur la cloche représentant le Pape Benoît XV. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

    Relief sur la cloche représentant le Pape Benoît XV. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault.

  • Coucher de soleil sur la façade de l'église. Gracieuseté de Henri-Paul Thibaut.

    Coucher de soleil sur la façade de l'église. Gracieuseté de Henri-Paul Thibaut.

  • Jésus

  • Joseph (Tocsin)

  • La Grande envolée

  • Le glas

  • Marie

L’église de Sainte-Famille est une église catholique située sur l’île d’Orléans, dans la municipalité de Sainte-Famille. Cette église comprend trois clochers dont un grand clocher central et deux clochers latéraux plus petits, encore aujourd’hui utilisées. La cloche placée dans le clocher central se nomme « Jésus », alors que la cloche située dans le clocher sud porte le nom de « Marie » et celle dans le clocher nord le nom de « Joseph ». Ces noms ont été choisis en l’honneur des membres de la sainte Famille qui a donné son nom à l’église et à la paroisse. Les trois cloches de l’église de Sainte-Famille ont été baptisées et, de ce fait, elles ont été inscrites dans le registre des baptêmes de la paroisse, aux côtés des noms des paroissiens. Elles sont donc pleinement intégrées à la communauté paroissiale, permettant aux résidents de Sainte-Famille de sentir une forte proximité avec les cloches de leur église. Par ce fait même, les résidents se reconnaissent à travers le chant de leurs cloches.

droite

L'histoire des cloches de l'église Sainte-Famille

Construite de 1743 à 1749, l’église actuelle remplacera celle auparavant érigée en 1669, qui ne possédait qu’un seul clocher. Lors du siège de Québec en 1759, les troupes britanniques siègeront en l’église et feront valoir le droit des cloches, permettant à l’armée victorieuse de s’emparer de la cloche ennemie. Le curé et les paroissiens ont certainement trouvé les moyens de la remplacer car elle est belle et bien présente au début du siècle suivant.  En 1807, on trouve le financement pour construire les deux clochers latéraux en maçonnerie encore présent aujourd’hui. Quelques années plus tard, en 1823, la foudre s’abat sur le clocher central, l’endommageant. Il faut attendre 20 ans avant qu’il soit reconstruit. En 1844, la toiture de l’église et celle des deux petits clochers sont réparées. En raison d’un son inhabituel survenu au cours de l’année 1915 que produit l’une des cloches, les habitants de Sainte-Famille constatent une fêlure sur celle-ci.  À peine trois ans plus tard, la population locale constate qu’une seconde cloche est endommagée. En février 1919, un rassemblement de marguilliers est tenu pour acheter de nouvelles cloches et pour réparer le beffroi. Cette rencontre aboutit à la signature d’un contrat avec Émile Morissette pour que ce dernier agisse comme intermédiaire dans l’achat des nouvelles cloches commandées à la Fonderie Paccard, une entreprise à Annecy-Le-Vieux, située en France. Au total, les trois cloches ont coûté 3 010$ à la paroisse.

 

 

Statue Enfant Jésus et clocher nord Statue Enfant Jésus et clocher nord. Gracieuseté de Henri-Paul Thibault

La bénédiction des cloches

Le 24 août 1919, à six heure trente, un bateau quitte la ville de Québec en direction de l’île d’Orléans avec à son bord, le Cardinal Bégin, archevêque de Québec. Ce dernier est en route vers l’église de Sainte-Famille pour y bénir les trois nouvelles cloches. Pour l’occasion, une messe est célébrée à neuf heure par le Cardinal. Une foule importante composée du curé, des paroissiens et d’étrangers assiste à l’événement. En après-midi, lors d’une cérémonie, les cloches sont bénies, baptisées et finalement hissées dans leur clocher respectif. En plus des noms des membres de la sainte Famille, elles se verront attribuées des noms d’autorités religieuses présentes sur terre. La cloche centrale reçoit le nom de « Jésus-Benoît XV » en l’honneur du pape, alors que la cloche sud est nommée « Marie-Louis-Nazaire » en hommage au cardinal et celle du clocher nord est nommée « Joseph-Paul-Eugène-Alfred », rappelant le nom du curé de la paroisse. Comme les cloches sont baptisées, leur nom figure dans le registre des baptêmes. À la fin de la cérémonie, Morissette reprend les anciennes cloches.

gauche

La voix des cloches

Représentation de la Sainte Famille Représentation de la Sainte Famille ©William Lacasse

On associe la cloche non seulement à un son, mais aussi à une voix. De cette manière, le Dictionnaire de la culture religieuse et catéchistique décrit la cloche comme suit : « Voix de l’homme, elle fait monter vers le ciel les hommages du peuple chrétien, voix de toute une paroisse réunie » (p. 13).

On donne aux cloches une dimension humaine. Ensemble, elle forme une famille, la Sainte Famille. Ainsi, on retrouve Jésus, Marie et Joseph, ayant chacune leur voix unique. La cloche portant le nom de Jésus est accordée en sol. Marie, la cloche de taille moyenne, fait résonner la note « la ». Enfin, la petite cloche du carillon, Joseph qui fait chanter un « si ».

Pour les faire chanter, deux actions sont possibles. D’abord, la cloche peut être sonnée par tintement. Dans ce cas, la cloche demeurant statique, on actionne par un petit câble un « tinton », sorte de marteau qui la percute. Ensuite, il y a la volée qui est produite lorsque le grand câble actionne un mécanisme (« le tambour ») entraînant la cloche à percuter son battant (« le grelot ») dans sa course.

Lorsque leurs voix sont unies, Jésus, Marie et Joseph deviennent un moyen de communiquer. Leur puissance, leur portée et leur tonalité transmettent des messages précis aux paroissiens.

Le tocsin, signal d'alerte

Lorsqu’une crise se déclare dans la paroisse, il est nécessaire d’alerter la population. Que ce soit en cas d’incendie ou encore lors de l’arrivée de l’ennemi, on sonne le tocsin. Cette sonnerie se réalise par l’action répétée de la petite cloche sonnée à la volée. À Sainte-Famille, c’est Joseph qui signale l’urgence et rassemble les habitants.

Le glas, sinistre et austère

Le glas annonce les événements à caractère funèbre, comme pour faire connaître le décès d’une personne à la population. Lorsque la communauté perd un membre, la Sainte Famille tinte, trois coups chacun. Selon la tradition, le nombre de séries variera s’il s’agit d’un homme ou d’une femme. Le glas retentira trois fois pour un homme et deux fois pour une femme.

« Sonnez les matines »

Au sein de la vie du village, les cloches rythment le temps. En effet, on les sonnera pour accompagner les paroissiens dans leur vie quotidienne. On les sonne à 6 heure, à midi et à 18 heure qu’on sonne l’angélus. Repères temporels, ces cloches sont également des appels à la prière marquant des pauses dans la journée.

Dans un autre ordre d’idées, les cloches sont également sonnées lors de baptêmes, de mariages et de différents offices. Le livre des délibérations de la Fabrique relate même le retentissement des cloches pour la convocation d’assemblées.

À une seule occasion, la Sainte Famille reste silencieuse : du Vendredi saint au Dimanche de Pâques. Durant cette période, on raconte que les cloches quittent leur église et s’envolent vers Rome, pour revenir afin d’annoncer la résurrection du Christ.

droite

Le sonneur de cloches

À l’église Sainte-Famille, donner la voix aux cloches est un art. Contrairement à bon nombre d’églises dans la province qui ont automatisé la sonnerie de leurs cloches, à Sainte-Famille, elles sont toujours actionnées à bras d’homme, permettant de préserver la tradition du sonneur de cloche et le savoir-faire lui étant associé.

À l’origine, c’était le bedeau ou le sacristain qui sonnait les cloches. Toutefois, aujourd’hui, en l’absence d’un bedeau, ce sont des bénévoles qui s’y prêtent. Lors de cérémonies, comme les mariages et les funérailles, il arrive même que des membres de l’assemblée participent en actionnant les câbles.

Pour sonner les cloches, une bonne dose d’huile de coude est nécessaire. D’un point de vue technique, on produira au fil des siècles de manuels de sonnerie des cloches, documentant le protocole, les différentes occasions ou encore la terminologie. Parmi ces livres, le Code et langage des sonneries de cloche en Occident, l’Appendice du rituel romain et le Coutumier du Sacristain sont des exemples de livres qui sont utilisés à l’église Sainte-Famille.

Image d'un bedeau sonnant une cloche. Image tirée du livre « Sainte-Famille. L'aînée de l'île-d'Orléans ». Image d'un bedeau sonnant une cloche. Image tirée du livre « Sainte-Famille. L'aînée de l'île-d'Orléans ».

L'avenir des cloches

En lien direct avec le nom de la paroisse, les cloches de la Sainte-Famille porte une charge collective et affective importantes. En effet, elles sont l’âme de la communauté en raison de leur symbolique religieuse, sociale et culturelle. Aujourd’hui, leur puissance est davantage perçue comme une curiosité ou un événement spécial, puisque leur voix se fait moins entendre, dû principalement à la diminution du nombre des offices religieux.

Parallèlement, un autre enjeu est observable. Au cours des dernières années, des dommages ont été identifiés sur les clochers ainsi que sur l’une des cloches, ce qui rend urgent d’envisager des travaux de restauration sur la structure.

Pour préserver la voix des cloches, il faudrait concevoir de nouvelles utilisations, par exemple en les intégrant dans un spectacle son et lumières ou tout autre production multimédia.

ULavalPôle culturel du monastère des UrsulinesÉglises Catholiques de QuébecFondation François Lamyentente de développementLogo QuébecIPACLogo LeemCRSH